La semaine dernière, nous vous présentions les collections d’emballages et de sachets. Aujourd’hui, nous allons marquer un virage à 180° dans notre chronique et parler d’un domaine de collection plutôt improbable, mais bien réel : l’univers bucco-dentaire !
Depuis toujours, l’être humain a cherché un moyen de se laver les dents. C’est pour cela que des fouilles archéologiques démontrent que certains ustensiles prévus à cet usage peuvent dater d’il y a 3000 ans av. J.-C. C’est le cure-dent qui a logiquement été inventé en premier. On distingue des cure-dents en bois, en tige de plume et même en poil de porc-épic. On utilisait notamment en Egypte ancienne des tiges de bois fibreux, qu’on trouve encore aujourd’hui sur certains marchés d’Afrique centrale.
Aujourd’hui, le cure-dent est toujours d’actualité, bien que contesté par beaucoup de professionnels du milieu dentaire car agressif avec l’émail. Malgré tout, il fait le bonheur des dentiscalpistes, collectionneurs de cure-dents. Petite anecdote : l’État de Maine aux Etats-Unis se revendique comme capitale du cure-dent, on y produit 90% des cure-dents du pays .C’est d’ailleurs cet État qui accueille le festival international d’odontoscalpophilie qui est l’art de construire des répliques de monuments avec des cure-dents.
Vous l’utilisez tous les jours, et même plusieurs fois en une seule journée (du moins, espérons le !). Elle peut être manuelle ou électrique et on en trouve de toutes les sortes : la brosse à dents. Fruit de l’évolution du cure-dent, cet objet du quotidien constitue la passion d’un collectionneur en particulier, le broephile.
Côté Histoire, il faudra attendre les années 1400 en Chine pour distinguer une des premières brosses à dents, qui était faite d’un manche en ivoire et de crins de sanglier. C’est au XVIème siècle que cet objet arrive en France. Considéré comme objet de luxe, les plus fortunés l’arborraient fièrement autour du cou. Finalement, ce n’est qu’à l’issue de la seconde guerre mondiale que le brossage des dents s’est réellement démocratisé. Les soldats se voyaient obligés d’entretenir leur hygiène bucco-dentaire, ce qui en a popularisé la pratique.
Mais revenons à nos collectionneurs et plus particulièrement début 2000. Dans l’Oise, des employés de l’assainissement avaient fait la découverte, dans une simple poubelle, de toute une collection de brosses à dents. Plus de 320 brosses à dents, toutes neuves et différentes, la majorité en os, étaient soigneusement classées dans exactement 26 panoplies. Vous pouvez désormais contempler cette curieuse collection entre les murs du Musée National de la Brosserie d’Izegem en Belgique. Les détails et clichés de cette surprenante histoire sont consultables ici.
Découvrez le tube de la salle de bains ! Comment parler de brosse à dents sans parler de son fidèle acolyte ? le dentifrice ! L’un ne va pas sans l’autre, et pourtant, il existe des collectionneurs qui s’intéressent uniquement à ce produit. Certains recherchent plutôt les fameux tubes que l’on connaît de nos jours, d’autres se passionnent des boîtes à dentifrice métalliques, plus anciennes. On pouvait y trouver le dentifrice sous plusieurs formes (poudre, pâte, élixir…). Il y a notamment un collectionneur, inscrit au livre Guinness des records, qui marque un point d’orgue dans ce domaine. Le docteur américain Val Kolpakov, dentiste de profession (forcément !), conserve chez lui pas moins de 1800 tubes ! Les caries n’ont qu’à bien se tenir !
En parlant de dentifrice, et internet étant parsemé de rumeurs en tout genre, nous aimerions lever le voile sur une information concernant ce produit. Avez-vous déjà remarqué ce petit carré de couleur à l’extrémité (côté plat) de votre tube de dentifrice ? Beaucoup de sites relaient cette légende urbaine indiquant que chacun de ces petits carrés correspondent à un code couleur. Ces couleurs (bleu, vert, rouge, noir) auraient une signification quant aux composants chimiques, naturels ou médicinaux du produit. Faux ! Ne vous laissez pas berner par certains sites, menteurs comme des arracheurs de dents ! Il s’agit en réalité d’un code aléatoire selon la marque, permettant de délimiter la zone de coupure du tube lors de la fabrication ! De plus, les couleurs permettent d’identifier plus facilement un lot en cas de défaut. La vérité à ce sujet est en train de se répandre petit à petit sur la toile.
Pour en revenir à nos chers collectionneurs, mettons fin au suspense : il n’y a, à ce jour, aucun nom pour désigner un collectionneur de tubes de dentifrice ! Un point commun avec les collectionneurs de sachets de thés présentés lors de notre dernier billet.
Toutes les bonnes choses ont une fin ! Mais il ne s’agit que d’un proverbe… En espérant vous avoir diverti et informé, nous vous indiquons qu’afin de varier vos plaisirs, il s’agit du dernier billet de cette série. Mais pas d’inquiétude ! Vous aurez prochainement l’occasion de découvrir de nouvelles collections : notre chronique n’est pas terminée pour autant ! En attendant, d’autres sujets sur l’univers des chineuses et des chineurs seront publiés dans notre broc en blog. Pour ne rater aucun article, suivez-nous sur notre page Facebook !
Rémi