Le continent Américain regorge de vide-greniers et brocantes en tout genre, si bien que même en allant plus loin vers le Nord, nous en trouvons encore ! Le Canada par exemple ne manque pas de proposer de nombreux événements de ce genre, qui ravissent eux-aussi des milliers de visiteurs chaque année.
Dans le beau pays canadien sont organisés de nombreux marchés aux puces, mais également une grosse quantité de vide-greniers, notamment appréciés car ils évitent le gaspillage. Appelés communément « garage sale » ou « yard sale » par les habitants, ils sont bien différents des brocantes à la française. Oubliez les emplacements et les 150 exposants dans les rues de la ville, puisque la plupart du temps dans ce pays, c’est directement devant les habitations que cela se passe. Si un Canadien veut revendre de vieux objets avec ses proches, il n’a qu’à se renseigner de ses droits auprès de la municipalité (par exemple selon la ville un habitant peut être amené à faire seulement trois vide-greniers par an, ou doit avoir un permis pour organiser sa vente) et installer son stand devant chez lui.
Et comme vous vous en doutiez certainement, il devient beaucoup plus difficile d’attirer des chineurs lors de ces journées ! Si certains voisins s’allient pour faire un plus grand « garage sale », d’autres préfèrent rester en famille et doivent ainsi faire leur propre publicité. Pour cela comme dans de nombreux pays, internet est un atout majeur. Mais si le web reste très important, il n’empêche que certains habitants ont gardé une certaine affection pour les publicités traditionnelles : à l’approche de leur vide-greniers, ils affichent simplement des flyers sur des poteaux, des arbres ou encore dans les commerces près de chez eux et profitent ainsi du bouche à oreille. Et croyez-le ou non, cela attire parfois bien des chineurs…
Cela n’est plus un secret, au Québec on parle majoritairement français, et on en est fier ! Mais ce n’est pas parce que nos amis québécois parlent la même langue que nous que leur lexique ne diffère pas. Saviez-vous par exemple qu’on ne disait pas un vide-greniers, mais une vente de garage pour les ventes au déballage ? C’est en effet la francisation du terme « garage sale », utilisé par les Canadiens ne parlant qu’anglais. Mais ce n’est pas le seul mot qui est modifié dans la bouche de ces habitants : par exemple lorsqu’une manifestation est organisée par une municipalité ou une association et qu’elle accueille des exposants, on dit d’un chineur qu’il réserve un espace et non un emplacement comme on le dirait en France. Les Québécois aiment décidément montrer leur singularité !
Et dans la jolie province de Québec, un fait pour le moins original multiplie le nombre de ventes de garage les semaines précédent juillet. En effet de ce côté du Canada, le 1er juillet est considéré comme le jour du déménagement car la plupart des contrats de location expirent le 30 juin. De ce fait, de très nombreux résidents quittent leur foyer, et le phénomène est très important dans les grandes villes : à Montréal cette année, ce fut près de 70 000 déménagements qui eurent lieu !
Et ils n’apportent pas que du positif : en effet beaucoup de locataires laissent ce qu’ils n’emportent pas ou ce qu’ils n’ont pas vendu sur le trottoir, si bien que des dizaines de milliers de déchets doivent être ramassés chaque année (près de 50 000 tonnes en 2019).
Les ventes de garage se multiplient alors à partir de fin mai car chaque occupant veut se débarrasser rapidement des objets et meubles qu’il n’utilisera plus, et essaie donc de les revendre dans un « garage sale ». En définitive au mois de juin, regardez où vous mettez les pieds : vous n’êtes pas à l’abri d’un vide-greniers sauvage improvisé sur le bord d’un trottoir !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce type de manifestation est assez prisé dans ce pays, et que tout se passe généralement à merveille (d’où l’expression « c’est tiguidou »). Et si une grande majorité de ces événements est organisée par des particuliers devant leur habitat, il existe néanmoins de grandes ventes de garage qui attirent beaucoup de monde.
Un grand « garage sale » a par exemple lieu les 6 et 7 septembre 2019 à Lethbridge Exhibition Park. Tous les ans, ce sont plus de 150 espaces d’exposition qui s’offrent aux nombreux visiteurs, qu’il s’agisse de connaisseurs ou de simples curieux. De nombreuses animations sont proposées tout au long de ces deux jours, et beaucoup de cadeaux sont à gagner. Le GCGS (Great Canadian Garage Sale) ravit ainsi les visiteurs qui ont beaucoup plus de choix que lors de ventes de garage habituelles, mais également les exposants car il leur permet de participer à un événement plus important et d’attirer bien plus de chineurs.
Et si vous passez par la route 148 au mois de mai, vous pourrez y trouver la « méga vente de garage » organisée chaque année. Ayant lieu sur un week-end, cette manifestation a été lancée en 2013 après l’ouverture complète de l’autoroute 50, afin de donner un second souffle à la route 148. Nommée « La 148 en folie », elle propose plus de 80 km d’étals sur plusieurs municipalités différentes, de Grenville-sur-la-Rouge à Masson-Angers et attire des milliers de visiteurs. Non seulement des trésors sont à découvrir dans les différents stands proposés, mais en plus de nombreuses animations sont organisées dans chaque commune ; de quoi faire découvrir des villes moins connues et ravir les commerçants qui déplorent le ralentissement de leurs affaires depuis l’ouverture de la route 50.
Qu’il s’agisse de professionnels, municipalités, associations ou particuliers, cet événement attire de plus en plus de visiteurs, et se révèle être un bon moyen de rassembler les peuples le temps d’un week-end.
L’amour des Canadiens pour les ventes de garage n’est plus à démontrer. S’ils se démarquent des autres en proposant des manifestations « privées » avec leurs proches, ils savent aussi organiser de grands événements et soutenir des causes importantes. Et vous l’aurez compris : lors de telles journées dédiées à la vente, l’affaire est ketchup ! (tout va pour le mieux).
Kelly